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LE MAT - Chapitre 6

Photo du rédacteur: Hervé HerbautHervé Herbaut

Le Mat repris son chemin, le cœur empli d’une résolution nouvelle. L’ange des Amoureux lui avait révélé une vérité puissante : chaque choix qu’il faisait, chaque lien qu’il tissait l’orientait dans une direction, formant un fil invisible qui le reliait à son destin. Il savait maintenant que l’amour n’était pas seulement un sentiment, mais aussi un engagement, une boussole intérieure qui guidait ses pas.

 

Après plusieurs jours de marche, il aperçut au loin une silhouette singulière. Devant lui, se dressait un char majestueux, tiré par deux chevaux aux couleurs opposées : l’un était noir comme la nuit, l’autre blanc comme la neige. Sur le char se tenait un homme noble, tenant fermement les rênes. Ce dernier, vêtu d’une armure ornée de symboles dorés, semblait dominer la scène avec une autorité naturelle, mais ses yeux brillaient de la flamme tranquille de l’assurance intérieure. Cet homme, le Mat le reconnut : c’était l’arcane du Chariot.

 

Le Mat s’approcha, admirant le char et les deux chevaux puissants, à la fois en harmonie et en tension. Le Chariot lui sourit et le salua d’une voix ferme et résonnante : "Bienvenue, Mat. On m’appelle le Chariot, et je représente le triomphe, la volonté et l’avancée résolue. Maintenant que tu as choisi ton chemin, il est temps d’apprendre à y avancer avec détermination et maîtrise."

 

Intrigué, le Mat observa les chevaux. "Ces chevaux représentent-ils les directions opposées en moi ?" demanda-t-il.

 

Le Chariot acquiesça. "Oui. L’un des chevaux est ton désir de liberté, d’aventure, de découverte ; l’autre est ton besoin de structure, de but et de stabilité. Pour avancer, tu dois apprendre à unir ces deux forces en toi. Ne les laisse pas se disperser, mais guide-les ensemble, vers un seul et même but."

 

Le Mat écoutait attentivement, réalisant que les leçons apprises auprès de l’Impératrice, de l’Empereur, et même des Amoureux convergeaient toutes vers ce moment. Il avait acquis la créativité, la structure et le désir sincère de se lier et de se diriger. Mais il lui manquait la force de réunir toutes ces parts de lui-même pour avancer, sans que l’une n’annule l’autre.

 

Le Chariot tendit les rênes au Mat. "Monte," lui dit-il. "C’est à toi maintenant de diriger ce char et de ressentir ce que signifie avancer avec une volonté inébranlable."

Le Mat monta à bord du char, tenant les rênes, un peu hésitant. Il ressentait dans les deux chevaux une énergie vibrante, difficile à canaliser. D’un côté, le cheval noir symbolisait son besoin de se libérer des attentes et de suivre son instinct, tandis que le cheval blanc représentait son désir de se construire, de concrétiser ses choix avec constance et discipline.

 

"Concentre-toi," murmura le Chariot. "Rappelle-toi des leçons de chaque rencontre. Tu n’avances pas seulement pour toi, mais pour ce que tu as choisi d’aimer, pour ce que tu as décidé de bâtir."

 

Prenant une profonde inspiration, le Mat tira légèrement sur les rênes, et, étonnamment, les chevaux s’harmonisèrent peu à peu. Il sentait leurs pas se coordonner, leurs forces se réunir en une énergie dirigée, puissante. Le char commença à avancer, d’abord lentement, puis avec de plus en plus de stabilité et de confiance. Le Mat ressentait en lui une nouvelle force, celle de la maîtrise de ses propres désirs, de son propre chemin.

 

Alors qu’il avançait à bord du chariot, une sensation de triomphe et de joie l’envahit. Ce n’était pas un triomphe sur le monde extérieur, mais sur lui-même, sur ses propres doutes et hésitations. Il comprenait que la vraie victoire n’était pas d’avoir toutes les réponses, mais de pouvoir diriger sa vie avec clarté, en acceptant la dualité en soi et en la guidant vers un but supérieur.

 

Le Chariot lui adressa un regard empli de fierté. "Te voilà prêt, Mat. Souviens-toi, cette maîtrise que tu ressens n’est pas figée. Chaque jour, il te faudra harmoniser tes forces intérieures pour avancer. Le chemin n’est pas tracé à l’avance ; c’est toi qui, par ta volonté et ton amour, créeras ta propre route."

 

Le Mat acquiesça, se sentant empli d’une confiance nouvelle. Le chariot s’arrêta doucement, et le Mat descendit, le cœur gonflé d’une détermination paisible. Désormais, il savait que la force qui le poussait à avancer n’était pas seulement celle de l’inconnu ou de la curiosité, mais bien celle de sa propre maîtrise, de sa volonté alignée avec ses valeurs et ses choix.

 

Le Chariot lui fit un dernier signe de la main. "Va, Mat. Ta route est encore longue, mais n’oublie jamais que c’est toi, et toi seul, qui tiens les rênes de ton destin."

 

Et ainsi, le Mat reprit sa marche, prêt à affronter les épreuves à venir, sachant qu’il avançait non pas en se laissant porter par les vents du hasard, mais en dirigeant lui-même son char, fort de l’amour, de la volonté, et de la sagesse qui l’habitaient désormais.

 

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