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LE MAT - Chapitre 13

Photo du rédacteur: Hervé HerbautHervé Herbaut

Le Mat poursuivait son chemin, allégé et revitalisé par la rencontre avec l’Arcane Sans Nom. La force de cette transformation coulait encore en lui, comme un souffle nouveau, mais il sentait aussi qu'il avait besoin de trouver un équilibre, un état de paix intérieure pour stabiliser ce renouveau. Il pressentait que le prochain enseignement le guiderait dans cette quête d'harmonie.

 

C’est alors qu’il arriva près d’un ruisseau clair et paisible, où la nature semblait baignée d’une douce lumière. Au bord de l’eau se tenait une figure gracieuse et sereine, vêtue d’une robe bleu pâle. Elle portait deux coupes, et d’un geste délicat, elle transvasait de l’eau d’une coupe à l’autre, créant un flux harmonieux et continu. C’était l’arcane de la Tempérance.

 

Le Mat s’approcha, attiré par l’aura de calme qui émanait de cette figure, comme si elle représentait la paix même. La Tempérance leva les yeux vers lui et lui sourit, un sourire empreint de douceur et de compassion.

 

« Bienvenue, Mat, » dit-elle d’une voix qui semblait être un murmure du ruisseau lui-même. « Tu as traversé de grands changements, et je vois que ton esprit a soif de paix et d’équilibre. Je suis ici pour t’enseigner l’art de la tempérance, l’harmonie qui unit ce qui semble opposé. »

 

Le Mat, fasciné, observa l’eau qui passait sans cesse d’une coupe à l’autre, d’un flux continu et parfaitement maîtrisé. « Que symbolisent ces deux coupes ? Et que cherches-tu à équilibrer en moi ? »

 

La Tempérance sourit. « Ces deux coupes représentent les forces opposées en toi — la passion et le calme, la volonté et la patience, le feu et l’eau. Mon rôle est de t’enseigner à les unir, non pas en les supprimant, mais en les équilibrant. L’eau que je fais couler d’une coupe à l’autre représente l’énergie fluide de la vie, qui doit circuler sans entrave pour que l’esprit reste clair et le cœur apaisé. »

 

Le Mat s’assit au bord du ruisseau, contemplant cette idée. Il comprenait que, bien qu’il ait fait de grands pas, il portait encore en lui des éclats d’émotions intenses, de doutes résiduels, des traces d’impatience. La transformation apportée par l’Arcane Sans Nom l’avait libéré, mais il restait en quête d’une forme d’harmonie intérieure, d’un état d’apaisement où il ne serait plus tiraillé entre ses désirs et ses peurs.

 

La Tempérance s’approcha de lui et tendit l’une de ses coupes. « Bois, Mat, et laisse ce breuvage infuser la paix en toi. Car l’équilibre, tu le trouveras non pas en forçant, mais en apprenant à laisser couler les énergies librement. »

 

Le Mat prit la coupe et but à petites gorgées. Le liquide était doux, limpide, et il ressentit un apaisement immédiat. Son esprit se calmait, ses pensées se faisaient plus claires. Il comprit que ce n’était pas en cherchant à contrôler chaque aspect de lui-même qu’il atteindrait l’équilibre, mais en accueillant chaque partie de son être avec douceur et mesure.

 

« Tempérance, » dit-il enfin, « comment puis-je appliquer cet enseignement dans mon voyage ? Comment puis-je cultiver cet équilibre sans être pris par mes émotions ou mes anciennes habitudes ? »

 

La Tempérance sourit avec bienveillance. « Apprends à observer sans jugement ce qui se passe en toi, Mat. Lorsque tu te sens emporté par des émotions, laisse-les passer d’une coupe à l’autre, comme cette eau que je transvase. Ne retiens rien, ne rejette rien. Ainsi, l’énergie circule librement en toi, sans provoquer de conflits internes. Cultive la patience, le respect de ton propre rythme, et tu découvriras que l’équilibre s’installe naturellement, comme l’eau qui s’écoule paisiblement. »

 

Le Mat ferma les yeux, imprégné de cette leçon précieuse. Il sentit en lui une vague de paix, comme si le tumulte de son esprit se calmait pour faire place à une sérénité profonde. Il comprit que cet état d’équilibre n’était pas un but, mais un chemin, un art à cultiver dans chaque moment de sa vie.

 

Lorsqu’il ouvrit les yeux, la Tempérance se tenait toujours là, transvasant doucement l’eau de ses coupes, sans effort, sans impatience. Elle incarnait la fluidité et la grâce, l’harmonie entre les opposés.

 

« Merci, Tempérance, » murmura le Mat avec gratitude. « Grâce à toi, je comprends que la paix n’est pas un don, mais une pratique. Que la patience et l’acceptation sont les clés de cette harmonie que je cherche. »

 

La Tempérance inclina la tête, un sourire lumineux sur ses lèvres. « Que cette paix soit en toi, Mat. Et souviens-toi, chaque fois que tu te sentiras emporté ou déséquilibré, prends un moment pour respirer, pour transvaser d’une coupe à l’autre. Laisse couler, et tu retrouveras cette sérénité qui vit en toi. »

 

Le Mat, empli de gratitude et d’une nouvelle sérénité, se leva, prêt à continuer son voyage. La Tempérance lui faisait un dernier signe de la main, tandis que le ruisseau semblait murmurer son nom. Il reprit sa route, le cœur apaisé, avec la promesse de cette paix intérieure qui l’accompagnerait désormais, comme une source tranquille à laquelle il pourrait revenir en chaque instant.

 

Ainsi, il poursuivit son chemin, portant en lui la leçon précieuse de l’harmonie, de l’équilibre entre le feu et l’eau, entre le cœur et l’esprit, prêt à faire face à toute nouvelle étape avec la douceur et la tempérance qu’il venait d’acquérir.

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